samedi 8 mai 2010

Ayacucho - Abancay : 11 jours de marche...dur dur l'arrivée!

Les ampoules de Jeanne cicatrisées, nos corps reposés et nos panses repues par nos repas gargantuesques d'Ayacucho, nous reprenons la route en direction d'Abancay que nous pensons atteindre en 10 jours.

La ville d'Ayacucho nous a charmé avec sa majestueuse Place d'Arme et ses colonnes en pierres de meulières, ses balcons et ses terrasses en bois. A flâner dans les rues de la ville, on découvre aussi les cours intérieures des bâtiments officiels, comme des petits havres de paix.

 La cour intérieure du Palais de Justice - Ayacucho
 Place d'Arme
Curieusement, on se rend compte que l'arrivée et le départ des villes présentent leurs lots de petites contrariétés : l'arrivée d'étape est toujours trop longue et le départ est forcément frustrant car nous quittons notre confort pour retrouver les rigueurs de la route. Mais après quelques kilomètres, nous retrouvons nos sensations : le corps se remet en marche, place à la liberté et à la découverte! 

Afin d'éviter les routes principales, nous empruntons le plus souvent les routes incas, ce vaste réseau de chemins reliant une ville à une autre et construit par le roi Inca Pachacutec. A l'époque, des messagers parcouraient ces tronçons pavés dans tout l'Empire pour transmettre leurs messages! Pour nous, ce sont des "camiños" ou des "herraduras" qui ne sont malheureusement pas toujours bien préservés. On retrouve quand même les petits murets en pierre, le sol pavé et surtout le côté pratique de ces routes incas...on coupe, on coupe, et on gagne tellement de temps par rapport aux détours de la route principale!

Sur les traces des Incas!

En chemin ou dans les villages, nous avons la chance de trouver des "tienditas", ces petits magasins/épiceries où l'on trouve de tout. Du shampoing aux boites de thons, en passant par de l'anti moustiques, du riz, des oeufs, du pain, des pâtes...un supermarché taille réduite!
Les pauses "tienditas" sont souvent de bons moments de discussions: " A pied seulement? Mes pauvres...!". Nous discutons de tout et de rien, surtout de la vie des gens, des villages suivants que nous rencontrerons sur notre route, de nous aussi forcément. Les gérants des tienditas s'en donnent à coeur joie pour satisfaire leur curiosité  :"Quel pays?", "Vous allez où?", "Vous êtes mariés, des enfants?", "Vous faites une étude ici?". Les dames sont souvent attendries par nos mines fatiguées et défraichies (forcément si on fait une pause, c'est qu'on est pas très frais!) et nous offrent des clémentines ou des grenades pour nous remonter!

Tiendita de Saul (et sa femme Bertha), 25 ans, qui nous invitent à dîner. Gros fous rires!

Les jeunes filles, souvent les 2eme mamans

Nous retrouvons les paysages des Andes Centrales qui nous deviennent familiers. La Puna (entre 3500 et 4200 mètres) composée de lacs, de grands plateaux avec une alternance de vert foncé, vert clair, jaune, orange, rouge qui marquent les cultures de pommes de terres, quinoa, etc. Mais aussi le "cierro" (montagne) où nous luttons avec les arbustes piquants, et plus bas les paysages de falaises qui plongent dans les Rio; les cactus et les cultures de clémentines, oranges, etc.

Un lac à 4000 mètres aux portes d'Abancay

 Jeanne qui se bat dans aux milieux des épineux du Cierro


Pour la première fois depuis le début du voyage, nous avons connu la pluie! Suffisamment exceptionnel pour le mentionner! Heureusement que nous avions prévu les saisons :-). Aucune visibilité à 10 mètres, nous évoluons au milieu d'une vraie purée de pois...Nous avons bien failli nous tromper de chemin et nous retrouver dans la Puna à 4000 mètres sans rien ni personne pour aider ! Heureusement, comme souvent dans ces cas là, nous rencontrons quelqu'un qui nous remet dans le droit chemin...notre sauveur d'un instant!

 Sous la pluie, heureusement que nous sommes colorés!

 Notre Mr sauveur!

Souvent intrigués par nous, les enfants sont nos premiers interlocuteurs lorsque nous arrivons dans les villages. Au bord de la route, ou allongés dans l'herbe, on les trouve en train de faire leurs devoirs, à la sortie de l'école ou du champ, ou le soir lorsque nous ouvrons notre sac ("Mais que peut-il bien y avoir dans ce sac?!") et que nous montons la tente. Le plus intrigant, c'est la taille du géant Thomas :"Youhouaouu, c'est Goliath!" s'écrit même un gamin de Quillabamba.

Devoir de classe au bord de la route...vous avez besoin d'un bureau vous?

A la sortie du champ...

Autour de la construction de la tente, c'est l'animation!

La pause déjeuner...au calme!

Bataille de taille de pieds avec Goliath!

Après une longue ascencion et en direction d'Abancay, nous découvrons le notre premier cité Inca! Le site archéologique de Curamba, uniquement accessible à pied. Perché à 4300 mètres d'altitude, Curamba fut apparemment à l'époque impériale, l'un des grands centres miniers de l'Empire Inca avec 3000 habitants. Des fours utilisés pour la fonte de minerais de cuivre, d'argent et d'or. Aujourd'hui, il reste une pyramide à degrés d'où la vue est imprenable sur la vallée et les montagnes environnantes.

Le site Inca de Curamba...ça laisse rêveur!

Vue depuis la pyramide

Mathilde qui nous a emmené jusqu'au site, sur le chemin du champ de pommes de terre de son mari

L'épisode de l'arrivée à Abancay

Nous nous sommes perdus, perdus et perdus! Retrouvés au milieu de la montagne, sans eau (le seul matin où ne nous en avons pas trouvé, forcément!) et peu de nourriture. Sueurs froides...
A gauche ? Non c'est pas par là...A droite? On ne sait pas où ça nous mène. Oups. Que faire? Bon, continuons à droite, on verra bien. 1 heure de marche, toujours rien. Une dame nous indique un chemin très accidenté : "Continuez, c'est par là!". Jeanne craque un peu, moi je ne sais même plus pourquoi nous en sommes là...Un Rio! Ouf de l´eau! Attention elle a pas l'air très potable: merci Micropur! On suit un canal pendant une heure...Il n'y a même pas de chemins mais on continue, c'est la direction... Je tombe dans le canal : "Mince mon chapeau je l'ai perdu!". Allez, journée de merde, ça continue!! Finalement, après 4 heures à essayer de se frayer un chemin dans la montagne, nous tombons sur une bouse de vache! Nous sommes sauvés, si il y a des vaches c'est qu'il y a de la vie! De vrais marques dignes de nos GR français!
Ça nous servira de leçon. Ne jamais continuer alors que 9 Péruviens sur 10 nous disent de ne pas le faire...Et qu'un seul, l'unique, celui qui a tout fait basculer, nous affirme que ça passe!
En attendant, nous sommes à Abancay et partons demain en direction du Machu Picchu où nous serons dans 10 jours.


A bientôt!

Pérou-Bolivie-à-pied

Marche:
J11 : Ayacucho - Pinau = 24 km
J12 : Pinau - Matara = 27km
J13 : Matara - Ibias = 27 km
J14 : Ibias - Ahuayro = 23 km
J15 : Ahuayro - Totorabamba = 25 km
J16 : Totorabamba - Umaca = 30 km
J17 : Umaca - Andahuaylas = 26 km
J18 : Andahuaylas - Quillabamba = 28 km
J19 : Quillabamba - Matecclla = 25 km
J20 : Matecclla - Pacchachaca = 35 km
J21 : Pacchachaca - Abancay =12 k
Cumulé = 544 km

4 commentaires:

  1. Vraiment exceptionnel votre promenade. Je suis, comme tout le monde, Admiratif.
    Recemment, J en ai rencontre pas mal des baroudeurs/marcheurs allumes, mais je vote pour vous. Et vous, vous avez pas l air a cote de vos pompes (facile).
    Steph et moi, on part dans qlq jours se balader dans le cachemire, a peu pres a la meme altitude que vous. Peut etre qu on pourra se faire des coucous par dessus l europe (si les volcans islandais nous l autorisent :).

    Grosses bises a vous deux.

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  2. Hello les loulous!!
    ça fait plaisir de vous lire! Vous parlez beaucoup de ce que vous faites, mais vous, comment allez vous??
    J'imagine que votre bonne humeur prend le dessus sur la fatigue!!
    Hate de vous revoir,
    Take care,
    1000 bisous
    Manon

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  3. Coucou à vous deux.
    Je suis tellement d'accord l'arrivée dans les villes c'est tjrs trop long. Super aventure, j'attends avec impatience votre récit au zango début septembre :-) Bonne chance les amis

    Etienne

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  4. hola chicos!

    Vous me donnez envie de revenir...je viens de rentrer sur le vieux continent et deja la bougeotte.

    Juste un petit coucou et bonne continuation vers la bolivie.

    La bise
    Max

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