samedi 24 avril 2010

Huancayo-Ayacucho: 10 jours de marche...Des patates et beaucoup d´avocats!

" Buenos dias! Vous allez où comme ça ?
- Ayacucho! C'est bien dans cette direction ?
- Si, si. Montez dans le camion, je vous emmène !
- Ah non, non, on y va à pied. On a le temps !
- A PIED ?! Rien qu'à pied ?!
- Oui oui...
- Mes pauvres...Vous avez pas mal aux pieds ?!"

Si si on a mal aux pieds, mais on l'a choisi ! Et surtout c'est en marchant qu'on a le temps de parler avec ces gens. Dix jours de marche, 250km entre Huancayo et Ayacucho, et déjà l'impression d'avoir voyagé 3 mois.

Rencontre avec les bus et les camions!

Première journée de marche, premières ascencions, Jeanne a du mal dans la montée et découvre un muscle qu'elle ne connaissait pas: son coeur! Il pompe, pompe pour essayer de récupérer le maximum d'oxygène à 4000m d'altitude. Tom avance, doucement, et fait des pauses entre deux troupeaux pour attendre Jeanne.


Épuisés à Marcavalle, le chef du village nous accueille chez lui et nous gave de pommes de terre. Frites, en soupe, écrasée ou cuite à la braise, nous découvrons la "Papa peruana"!

Parfois un peu perdus dans les montagnes, nos meilleurs guides sont les écoliers ou les bergers. Ils nous indiquent comment éviter la grande route, nous font découvrir les chemins incas et parfois font même un bout de route avec nous.

Les plus petits s'émerveillent de tout et son fascinés par les ruches des abeilles

En chemin, nous traversons toutes sortes de cultures de pommes de terre. Il existe la petite, la rose, la plus riche (celle qui donne des forces!) et même la orange! Les agriculteurs que nous croisons ne comprennent pas toujours pourquoi nous marchons et nous disent que notre destination du jour est "Lejo, lejo!" (loin, loin!).

La vue en haut des cols, 4300m la plus haute altitude jusqu'à maintenant

À les voir travailler, on se dit souvent que notre marche est facile

Après quatre jours dans les montagnes magnifiques, nous descendons en altitude, rejoignons la route, les camions, la poussière et les moustiques! Les pauses se font chez les gens quand nous en rencontrons car la vallée est déserte, "silencioso" comme nous avait indiqué notre Mama d'un soir.

Notre Mama d'un soir: "Mais prenez la voiture, c'est silencioso par là bas !"

Pause avec Maximiliano, visite de son verger et découverte des milles fruits qui poussent dans la région (fruit du cactus!)

C'est la marche forcée! On ne peut pas s'arrêter sinon les moustiques nous suçent le sang...nous sommes déjà couverts de piqûres.

Traversée des petits cours d'eau

Et à chaque passage de camions, on bouffe de la poussière!

Alice et Esmeralda, qui nous font oublier tout ça!

Un peu fatigués après une journée de marche, une famille nous aborde en nous disant : "De l'eau", "le père", "Pouvez-vous nous aider?". Au début, on ne comprend pas trop ce qu'ils souhaitent mais on sent l'urgence et décidons donc de nous arrêter. La mère nous apporte de l'eau et nous dit : "baptisar!". Un peu déboussolés, on finit par improviser une croix sur la tête du bébé. Ça y est, nous sommes les parrain et marraine du petit! La famille nous remercie, mais nous partons en précisant qu'il serait bien de trouver aussi un parrain et une marraine péruvienne à ce bébé, car nous risquons de ne pas être trop présents à ses côtés.

Le bébé est baptisé!

À l'approche d'Ayacucho, nous rencontrons Léo avec qui nous sympathisons. Il nous recommande un toît où dormir: un petit message sur notre cahier pour son ami Fabiostino et le tour est joué!

Léo et Thomas

La famille de Fabiostino

Diana et son papa

Enfin, cinq km avant l'arrivée, Jeanne n'en peut plus, une énorme ampoule de la taille d'une pièce de deux euros occupe tout son petit doigt de pied ! Il faut s'arrêter et percer tout ça ! Une pause à l'ombre et une dizaine de femmes qui arrivent, toutes avec un remède plus extravagant l'un que l'autre : "Il faut faire tremper dans le pipi !", "Attends bouge pas, je reviens avec du sang de porc pour désinfecter !"... "Heu non merci, de l'eau et du savon ça ira !". Affreusement tentée par le moto taxi qui nous fait des signes du coin de l'oeil, Jeanne finit par reprendre la route en boitant et nous arrivons enfin à Ayacucho, à pied.

Le pied couvert d'ampoules

Dix jours, 250 km de marche et nous sommes complètement désorientés ! Depuis deux jours dans la grande ville, on a hâte de reprendre la route (heu plutôt les sentiers !) et de repartir dans les montagnes et les cols à 4000 !

Sur la route

Thomas et Jeanne, Pérou-Bolivie-A-Pied 

Marche:
J1 : Huancayo - Marcavalle : 22 km
J2 : Marcavalle - Colpatambo : 19 km
J3: Colpatambo - Pampas : 27 km
J4: Pampas - Quichuas : 33 km
J5 : Quichuas - Parcochaca : 22 km
J6 : Parcochaca - La Esmeralda/Anco : 25 km
J7 : La Esmeralda - Mayocc : 37 km
J8 : Mayocc - Azangalo : 25 km
J9 :  Azangalo - Orohoy : 24 km
J10 : Orohoy - Ayacucho : 28 km

Cumulé = 262 km

13 commentaires:

  1. Tiphaine et Noé24 avril 2010 à 17:17

    Quel beau voyage!! Vous montrez bien qu'il faut vivre ses rêves à tout prix... On pense bien à vous, continuez de nous faire partager votre périple! Beijos do Brasil - Tiphaine et Noé

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  2. un grand bravo , je suis dejà fan de votre expédition!

    guilh.

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  3. Faire tremper dans le pipi!!! c'est peut etre un bon remède pour les ampoules jeannou, j'avais été sceptique au Mexique lorsqu'on m'avait dit de verser mon urine sur des piqures d'aguamala (sortes de chtites méduses toutes bleues que l'on trouve dans l'eau)... mais après coup, cela marche très bien... alors pourquoi pas pour les ampoules!!!

    Michael Madar

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  4. Allez en avant!!!!

    C'est énorme!
    Biz

    Papy

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  5. Superbe! courage Jeanne, vous nous faites rêver en tout cas!

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  6. Bravo compañeros! estoy orgullosa de vosotros, una vez más leeros es como viajar, supongo que no hay palabras que describan lo que estais viviendo. Ánimo, valientes! un abrazo grande que os acompañe en el camino, pienso en vosotros!
    Nathalie

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  7. J'en ai des frissons ds le dos en vous lisant, mais beaucoup d'excitation aussi. Bon courage à vous et profitez bien!
    Caroline de Montretout-Gounod

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  8. T as de beaux pieds tu sais...
    Les superlatifs à la pelle pour vous décrire vous et votre périple... vivement la prochaine étape, en coisant les doigts pour les pieds de la Jeanne... Bises à tous les deux

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  9. Je vous admire, vous etes bien courageux! Et ce doit vraiment etre une experience tres riche, bien qu'elle comporte evidemment des galeres, mais c'est ce qui fait aussi l'attrait de ce genre d'aventure!
    Que la chance soit avec vous pour la suite, la sante aussi, et profitez en un maximum!
    Bisous a vous deux

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  10. C'est con que je sois tombe malade apres arequipa, je vous aurais bien rejoins pour qq jours! mon trip touche a sa fin, je pense deja au suivant, un peu dans la meme lignee, peut etre avec des roues et une selle!
    Bon vent, et dieu sait qu'il y en a sur la cordillere!
    Hasta luego
    Max

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  11. C'est génial de vous suivre depuis mes recherches d'emploi, ça me refait voyager et ça me rappelle les ampoules de la capoeira ;)
    On the road again, j'attends la suite des nouvelles de votre périple.
    Abraço/abrazo

    Tonhão l'ex-consul

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  12. marine legrand25 mai 2010 à 08:43

    bravo les loulous!! je vous admire et vous envie!!

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  13. c(est chouette, votre périple!! pensez-vous à bien vous hydrater? c'est important pour éviter les tendinites.

    bon courage

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