Hola todos !!
Voilà quelques explications de notre rapide détournement vers le Nord du pays et nos hésitations quant à la possibilité de terminer le voyage.
Depuis plus de deux semaines, les états de Potosi et Oruro se battent à propos de la construction d'une mine qui produirait du ciment. Les matières premières sont dans l'état de Potosi mais l'usine devait être construite dans l'état d'Oruro. Oruro voudrait tout avoir car Potosi bénéficie déjà du tourisme, et Potosi en face hurle car ce sont SES matières premières (haaa les matières premières...!).
Résultat depuis 15 jours la ville de Potosi subissait des blocages tellement importants que plus rien n'entrait et ne sortait de la ville, à tel point que les gens fouillaient dans les poubelles pour manger. Uyuni étant dans le même état, à partir de mercredi dernier (il y a une semaine), la ville a commencé à être totalement bloquée aussi, pour s'unir avec les manifestants de Potosi. Nous on est rentrés dans la ville les derniers, c'est à dire mercredi.
Jeudi c'était grève générale, plus un seul magasin d'ouvert et l'ambassade qui nous appelle pour nous dire qu'il serait mieux de partir car ça risque de dégénérer. Nous décidons de rester malgré les deux bus affrêtés par la police pour laisser sortir les derniers touristes. Warriors les Breb !!
Au réveil de vendredi, c'est la police qui vient taper à notre porte pour nous dire que VRAIMENT ça dégénère et qu'il serait mieux que nous remontions vers le Nord. C'est enragés que nous montons dans le bus escortés par la police. Le bus n'est rempli que de touristes, les derniers restants dans la ville. Les boliviens n'ont pas le droit de sortir de la ville, solidarité. Ils sont expulsés du bus assez violemment par les manifestants qui nous barrent la route. Nous finissons par partir...
MAIS (car il faut un "mais"), à peine 100 km après la sortie de Uyuni, problème technique sur notre bus, irréparable. Nous passons la journée assis à attendre les secours que nous a promis le militaire qui voyage avec nous. Vers 17h, alors que le froid arrive et la nuit tombe, nous partons vers le village voisin où nous improvisons un énorme squat dans l'unique restau de la ville. Le bus des secours arrive du Nord. De Uyuni plus rien de sort ! Il devrait arriver au milieu de la nuit...
Le squat amical ! |
Et cette nuit là pour améliorer l'ambiance, c'est l'anniversaire de Thomas !!! De toute façon, ya pas d'électricité dans le village, donc des bougies, y en a partout !
26 ans ! |
A deux heures trente du matin nous voilà repartis pour une arrivée à Oruro (à 3h de La Paz seulement quand même - Quel retour en arrière !) vers 14h. Nous quittons nos "copaings de bus" qui partent tous à La Paz et décidons d'attendre...
Un jour, deux jours... Les décisions avancent... Les gens parlent... Les réunions s'enchainent à Sucre... Jusqu'à l'aube ! Et lundi matin, c'est fini enfin !!! Et pour nous, ça signifie la reprise ! Et la course.... ! Nous avons TOUT à préparer, tout à acheter : 14 jours de bouffe à répartir dans 3 cartons que nous donnerons à des agences qui nous les déposerons dans des refuges dans le sud lipez, la préparation de le route, achat de gasoline pour le réchaud, nouvelle chaussure pour Jeanne, bref, la course !!!
Au soir, le bus ne sait toujours pas s'il part car Uyuni est encore en discussion. Trop échaudés de notre expulsion de la ville jeudi dernier, nous préférons attendre. Et c'est mardi dans la nuit que nous avons finalement fait les 8h de trajet sur une route tellement horrible que nous n'avons pas fermé l'oeil de la nuit !
Nous sommes mercredi, les cartons sont partis ce matin avec un gentil chauffeur !
Nous partons demain à l'aube en voiture rejoindre Colcha K, ce petit village au Sud du Salar où nous avions arrêtés notre route et dès 9h demain, LA MARCHE REPREND !
Il nous reste un petit 400 km dans un désert aride et froid, balayé par des vents à 100 km/h et où nous devrons subir des nuits sous la tente à - 20 degrés ! Mais nous sommes à fond ! On a failli nous enlever "notre fin", ça nous a remotivé !
L'aventure continue et se termine le 3 septembre si tout va bien ! RDV à San Pedro de Atacama !
Et pourvu que nous tenions...
A très vite !
Pérou-Reste-Plus-Que-Le-Sud-Lipez-A-Pied !